12 Janvier 2025 La collégiale au 18ème par l'abbé Tusseau
Par Dominique Monnier, vendredi 3 janvier 2025 à 05:41 :: Informations cantonales :: #1797 :: rss
LE PUY NOTRE DAME
Décès
La famille vient de nous apprendre le décès de Mme Thérèse Trouillet née Desnouhes, 76 ans
Elle était la fille de Mr et Mme Henri Desnouhes qui ont longtemps tenu l'épicerie,
aujourd'hui disparue, place du Prieuré
Nous présentons à la famille toutes nos amitiés et remercions leur neveu de nous avoir prévenu
Thérèse habitait à Lille, dans le nord de la France
VENDREDI 11 JANVIER 2025
LE PUY NOTRE DAME
MONTREUIL BELLAY
Voeux de la municipalité
JEUDI 9 JANVIER 2025
LE PUY NOTRE DAME
Association du Patrimoine
Je vous ai donné connaissance d'un article signé par Monsieur Louis Tusseau, curé du Puy Notre Dame
Un premier concernait la collégiale très intéressant où on apprend l'existence d'un chateau et d'un jeu de paume aujourd'hui abattu
Le prochain concernera le village et ses origines
Mais on apprend également dans les bulletins paroissiaux l'organisation de la collégiale en 1913
Voici l'essentiel :
Louis Joseph Tusseau, née à Angrie, le 2 juillet 1858, ordonné prêtre le 17 décembre 1881, a été nommé curé du Puy Notre Dame, le 8 août 1898.
Il était assisté d'un vicaire (nommé le 1er août 1903), Emile Bodineau, né à La Varenne, le 8 juin 1874 et ordonné prêtre le 17 décembre 1898
Il existait également un conseil de Fabrique composé de 5 personnes
En 1913 c'étaient Mrs Bauron, Pean, Dalançon, Tellier et Colleau
Le conseil de Fabrique se réunissait 4 fois par an, le 1er dimanche de janvier, le dimanche de Quasimodo, le 1er dimanche de juillet et le 1er dimanche d'octobre
Dans ces réunions le Conseil devait s'occuper de la location des bancs et des chaises, des comptes et des budgets de la Fabrique, de l'inventaire et de l'entretien du mobilier de l'église et de la sacristie, et généralement des intérêts spirituels de la paroisse.
Le curé était seul chargé de la police de l'église.Le sacristain et le bedeau n'obéissaient qu'à lui
Il était interdit de circuler pendant les messes et les offices
Le conseil de Fabrique rappelait aux paroissiens que tous les fidèles devaient participer aux frais du culte et que la taxe des chaises était le seul moyen de subvenir aux besoins
Chaque chaise non louée était taxée à 5 centimes
Les personnes pauvres pouvaient être autorisées à ne pas payer la taxe
On ne rigolait pas sur le réglement à l'époque
MERCREDI 8 JANVIER 2025
LE PUY NOTRE DAME
Association du Patrimoine
Voici l'intégralité de l'historique sur la commune dressé par l'abbé Tusseau en 1913
Il est très intéressant car non seulement on retrouve des éléments sur la situation de la commune mais également sur l'histoire de l'époque complétée par l'ambiance sociale avant la révolution
C'est pourquoi j'ai réuni la totalité du texte de l'ancien curé du Puy Notre Dame qui sera sans doute publié par la suite si l'association en prend la décision
Nul doute qu'il figurera en première ligne dans les bibliothèqies ponotes
Bonne lecture
Dominique Monnier
LA COLLEGIALE DU PUY NOTRE DAME
au 18ème siècle par l’Abbé Tusseau
(paru dans l’almanach paroissial de 1913)
Toutes les œuvres divines portent l’empreinte sacrée de l’épreuve ; elles sont comme un reflet de la vie de Notre Seigneur.
Pour notre Sauveur, les heures de douleur succèdent aux jours de triomphe ; les épines déchirantes de la passion s’entrelacent, dans leur couronne, aux lumineux rayons du Thabor.
Ainsi en fut il pour notre vénéré sanctuaire du Puy Notre Dame.
Après une période séculaire de gloire, de pèlerinages éclatants, de dons généreux et princiers, se déroula une longue chaîne d’épreuves, de deuil et de larmes.
Dans le trésor de l’église, la pauvreté succéda à l’opulence ; à la Cour du roi de France, l’oubli vint à la place de la reconnaissance.
Des dissensions intéressées entre le curé et le chapitre au sujet de la Sainte Ceinture furent suivies d’un long et regrettable procès ; l’ornementation de l’église fut profanée par le vandalisme des blanchisseurs de murailles ; les fortifications de la ville, le jeu de paume, le château furent détruits et les matériaux dispersés.
En un mot les beaux jours du Puy Notre Dame sont passés, l’ère de prospérité du moyen âge a disparu et, avec la fin du règne de Louis XIV, commence pour notre paroisse, une époque de décadence et de ruine que nous voudrions pouvoir effacer de son histoire.
Les victoires du grand roi avait couvert la France de gloire, mais elles avaient coûté beaucoup de sang et de sacrifices.
Pour acquitter les dépenses de la guerre, Louis XIV aurait pu recourir au moyen de l’impôt et demander à chacun de ses sujets le tribut que tout citoyen doit à son pays, tribut dont les partisans du pouvoir actuel font à l’ancien régime un reproche aussi absurde que mensonger : ils oublient ou ne veulent pas avouer que la taxe républicaine de nos jours accable le pauvre contribuable dix fois plus que la dîme royale d’autrefois!! au lieu de frapper son royaume d’un impôt global qui eût amené partout une pénurie d’argent et engendré la misère générale.
Louis XIV eut recours aux églises riches ; il leur demanda, sous forme de dons gratuits, de combler le déficit des finances publiques et l’église du Puy Notre Dame dut y contribuer pour sa bonne part.
Nous possédons la lettre que le roi écrivit à Mgr l’Evêque de Poitiers au sujet de l’argenterie qui pouvait se trouver dans les églises de son diocèse.
« Monseigneur l’Evêque de Poitiers »
« Vous avez reçu par mon édit de décembre dernier et par ma déclaration du 14
« du même mois, ce que j’ay cru devoir faire pour empescher que les espèces
« d’or et d’argent ne continuent à sortir de mon royaume.. Je ne doute pas que
« vous n’ ayez appris que, pour remplacer en partie celles qui en sont sorties les
« années précédentes, j’ai avec plaisir envoyé à la Monnaye ( établissement où
« l’on fabrique la monnaie) les meubles d’argent que
« j’avais dans mes appartements ; et comme j’ay été informé qu’il y a dans les
« églises beaucoup d’argenterie au-delà de celle qui est nécessaire pour la
« décence du culte divin, dont la valeur estant remise dans le commerce
« porterait un grand avantage à mes sujets, je vous fais cette lettre pour vous
« exhorter à examiner ce qu’il y a d’argenterie dans chaque église de votre
« diocèse, ce que vous croirez qu’il sera à propos d’y laisser outre les vases
« sacrés auxquels il ne faut pas toucher, et ce que l’on pourrait en refondre,
« vous assurant que vous ferez chose qui me sera fort agréable et fort utile au
« bien de mon Estat, d’ordonner qu’elle soit portée dans mes Monnayes pour
« estre convertie en espèces d’or et d’argent, la valeur estre payée comptant sur
« le prix porté par ma déclaration du 14 décembre dernier à ceux qui
« l’y apporterent, et ce qui proviendra de la dite argenterie supperflue estre
« ensuite portée au profit desdites églises à qui ladite argenterie appartenait.
« Ecrit à Versailles, le 14 février 1690 »
« Louis »
Le roi donna le premier l’exemple du sacrifice qu’il imposait aux églises : tous ses meubles en argent renfermés dans le palais de Versailles, d’un travail merveilleux, qui faisait son orgueil et l’admiration des étrangers : tables, guéridons, fauteuils, candélabres, girandoles, chandeliers, bas-reliefs, etc.…, disparurent impitoyablement dans le fourneau des fondeurs ou s’engloutirent d’admirables richesses artistiques.
Celles de notre église eurent bientôt le même sort .
Un mois après avoir reçu la lettre du roi, l’évêque de Poitiers désignait le doyen de Thouars, Philippe Porcheron pour aller faire l’inventaire de l’argenterie renfermée dans le trésor du Puy Notre Dame ; et le 14 mars 1690, le doyen de Thouars arrivait au Puy pour accomplir sa mission.
Vainement les chanoines lui firent remarquer que le chapitre était fort pauvre, puisque les canonicats ne valaient chacun que 150 livres de rente.
Philippe Porcheron n’écouta point leurs observations ; il dressa aussitôt l’inventaire du trésor de l’église ; il pesa les statues des rois, le prie-dieu d’argent, deux bassins avec quatre coupes, deux burettes, la châsse de Saint Nicolas faite sur le modèle de la Sainte Chapelle de Paris, une grande châsse de vermeil qui servait à porter la Sainte ceinture en cérémonie, et sur la croix de laquelle était attachée une chaîne d’or donnée par une dame Anne Sorin.
L’inventaire mentionnait encore une ancienne custode d’argent qui servait quelquefois à porter le Saint Sacrement dans la paroisse, deux petites figures d’argent, l’une de la Sainte Vierge, l’autre de Notre Dame, un encensoir avec sa navette, deux chandeliers et une croix, le tout en argent.
Puis il remporta cet inventaire à Poitiers, sans en avoir voulu laisser une copie entre les mains du chapitre.
Comme de raison les habitants n’étaient point pressés de voir disparaître leur trésor ; aussi ils attendirent jusqu’au 12 novembre pour se réunir en assemblée et choisir ceux qui devait le porter à la Monnaie, suivant l’ordre du roi.
Ils députèrent Claude Pélisson, écuyer, prieur de l’église paroissiale du Puy et quelques notables du lieu, Jacques Gourdault des Mérites, Mestreau, Blondé et Pasquier. Ils partirent aussitôt, emportant avec eux la plupart des objets précieux mentionnés dans l’inventaire de Philippe Porcheron.
Arrivés à Poitiers le 16 novembre, ils remirent au sieur Roy, contrôleur de la Monnaie, toute l’argenterie destinée à être vendue.
C’était une figure de Louis XI, pesant 53 marcs, une statue en argent du Dauphin de 68 marcs ; une autre de Joachim, second fils de Louis XI, mort à Amboise et enterré dans la chapelle des Cordeliers de cette ville, la statue pesait 22 marcs ; une autre de François, troisième fils du roi, de 18 marcs : ce dernier était représenté avec ses langes, et, d’après un vœu de la reine, l’orfèvre avait donné à la tête des proportions de celle de l’enfant venant au monde.
Ils avaient apporté en outre un prie-dieu d’argent et un chapeau couronne avec branches pendantes, des Heures et une épée, pesant 58 marcs, et une table d’argent à bordure semée de fleurs de lis du poids de 108 marcs. (Le marc pesait environ une demi-livre).
Il y avait encore un calice en vermeil, d’un prix inestimable, le bas de la coupe était artistement ciselé, et sur le nœud étaient sculptées en rond de bosse les figures des douze apôtres ; enfin un ostensoir en vermeil, dont le pied reproduisait le modèle de la Sainte Chapelle de Paris.
Le tout pesait 327 marcs, aux dires de Grandet, auteur contemporain de ce fait.
Mais d’après les registres paroissiaux, dans lesquels nous avons puisé nos documents, l’argenterie du Trésor, essayée et fondue dans l’hôtel des Monnaies de Poitiers produisit 278 marcs, 4 onces 4 grains, ce qui à raison de 28 livres 6 sols 8 deniers le marc, donne une somme de 7.892 livres 11 sols 4 deniers.
Si l’on admet qu’à la fin du XVIIème siècle l’argent valait dix fois plus que de nos jours, nous aurons une idée de la somme que Louis XIV réalisa avec les richesses du Puy Notre Dame .
Ainsi disparut à jamais de notre église le trésor qui avait été déposé par des rois, des princes, des grands et des riches, comme un témoignage de leur dévotion envers la Sainte Ceinture et de leur reconnaissance envers la très Sainte Vierge pour des bienfaits reçus.
On ne laisse à la Fabrique que les calices, ciboires, croix, encensoirs, reliquaires, chandeliers et autres objets nécessaires pour le culte.Parmi ces derniers, que la révolution s’appropria à son tour, figurait une ancienne châsse en vermeil de deux pieds de haut sur 10 pouces de large, qui renfermait la Sainte Ceinture ; une statuette de Saint Sébastien haute de13 pouces ; une autre de Saint Jean en argent ; une représentation de la Sainte Chapelle de Paris de vingt pouces de hauteur et du poids de 10 marcs 6 onces.
Au commencement du XVIII ème siècle, à part la Confrérie de la Charité, œuvre du curé Hénault qui demande une étude spéciale, rien de saillant ne nous paraît s’être passé au Puy Notre Dame.
L’indifférence religieuse commençait à s’étendre sur la France et tarissait peu à peu la source des pèlerinages si fréquents et si fervents des siècles précédents ; la foi vive et simple du moyen âge n’existait plus dans un grand nombre d’âmes ; on ne trouvait plus dans le concours des peuples qui venaient encore vénérer la Sainte Ceinture, l’élan, la confiance du temps de Louis XI ou de Louis XII.
L’autorité de l’Église avait été déjà fort ébranlée par les idées de la Réforme et la guerre religieuse du XVI ème siècle; le flot de la Révolution qui montait menaçait d’emporter le reste.
L’esprit de soumission qui indiquait la reconnaissance du principe d’autorité, avait fait place à l’esprit de discussion.
On discutait sur tout : sur l’organisation sociale où les privilèges apparaissaient plus odieux à mesure qu’ils étaient moins justifiés par les services rendus ; sur la royauté, qui ne savait plus faire honneur à la France au dehors, ni lui assurer la prospérité au dedans.
L’église reçut le contrecoup de l’impopularité de la monarchie, à cause des traditions séculaires qui la rattachaient étroitement à elle.
Et ce ne sont plus seulement les ennemis de la religion qui jettent le discrédit sur elle ; le clergé lui-même ne sut pas toujours se protéger contre les tendances nouvelles, et il se laissa toucher par l’esprit d’indépendance.
Vers 1770, il s’éleva une regrettable contestation entre le curé du Puy et le chapitre, au sujet de la Sainte Ceinture.
Au fond il s’agissait de savoir auquel des deux appartenait le droit de garder la précieuse relique et de la présenter à la vénération des fidèles.
Deux mémoires furent imprimés, l’un en faveur du curé Roblain, l’autre en faveur du chapitre, et envoyés à la sénéchaussée de Poitiers, qui fut appelée la première à donner son avis sur ce fâcheux différend ;
Elle rendit son arrêt le 19 août 1780.
« Les soussignés,
consultés pour donner leur avis sur les contestations qui se sont élevées_
entre
MM les chanoines du Puy, d’une part,
et le sieur Roblain, curé et doyen de la même église collégiale, d’autre part,
sont d’avis :
vu les pièces, titres et mémoires que les parties ont respectivement produites,
que le sieur Roblain a prétendu sans fondement que l’église du Puy, où se fait actuellement le service de la paroisse dont il est titulaire, est sa propre église, qu’elle lui appartient et aux habitants du lieu, et les chanoines ne jouissent que par emprunt de cette église pour y faire le service divin et canonial fondé par Louis XI, en 1481.%%%
L’ancienne église paroissiale était bâtie au haut du grand cimetière ; il en reste encore des vestiges.
Cette ancienne église étant tombée en ruine, le service de la paroisse fut sans doute transféré dans l’église que Guillaume IX, duc d’Aquitaine avait fait bâtir vers le milieu du XII ème siècle pour y établir des religieux ; et en 1481, Louis XI sollicita du Pape Sixte IV une bulle ou ordonnance pour faire ériger en collégiale cette église régulière et conventuelle, en laissant toujours subsister la cure et même le prieur et les religieux.
Comme l’église du Puy devait être commune au curé, habitants et chapitre du Puy, l’usage des ornements, livres et vases sacrés devait l’être aussi.
Le sieur Roblain ne peut donc pas prétendre que tous les vases sacrés, livres et ornements sont en sa disposition et administration, en sa qualité de curé.
Mais il paraît que le principal objet du procès est la garde du dépôt de la Sainte Ceinture de la Vierge Marie et les offrandes et oblations que cette relique peut procurer.
Les chanoines ne s’en sont pas tenus à conclure à ce que défense fut faite au sieur Roblain de s’emparer des clés du trésor, et de celle d’une cassette destinée à mettre un calice, une patène et un missel mais encore à ce que défense lui fut faite de s’arroger le droit de faire toucher la Sainte Ceinture de la Vierge aux fidèles qui y ont dévotion.
Le chapitre prétendait priver le sieur Roblain, curé, du droit de participer aux offrandes et oblations que font les fidèles à l’occasion de la Sainte Ceinture.
Le sieur Roblain soutenait au contraire que lui seul en sa qualité de curé avait droit d’exposer la Ceinture, de la présenter aux fidèles, de faire à ce sujet tous les actes que leur piété requérait et de recevoir leurs offrandes,. auxquelles personne n’a droit que le véritable pasteur de l’église où la relique a été mise en dépôt.
On ignore en quel temps a été fait le dépôt de cette relique dans l’église du Puy Notre Dame.On serait instruit de ce fait, dit le sieur Roblain, s’il plaisait au chapitre de représenter l’acte de dépôt de cette relique ; cet acte existe, je l’ay vu dans le trésor de l’église, j’en ay même tiré une copie pour prendre à ce sujet l’avis de deux jurisconsultes, mais cette copie est adhirée, et le chapitre n’est pas curieux d’en montrer l’original, parce qu’il anéantirait entièrement sa prétention.
On ne peut se dissimuler que l’église à laquelle la Sainte Ceinture a été donnée et où elle est en dépôt, est moins l’église commune au curé et au chapitre.
Par cette raison les soussignés estiment qu’il convient que les offrandes et oblations soient partagés entre le curé et le chanoine sacriste.
Et pour qu’il ne s’élève aucune contestation pour ce partage, et que l’égalité s’y trouve autant qu’il sera possible, on réglera que l’exposition de la Sainte Ceinture sera faite alternativement par moitié par le curé et le chanoine sacriste, que le curé la fera le premier pendant le mois de janvier, le chanoine sacriste pendant le mois de février alternativement de mois en mois ;qu’à cet effet la châsse et cassette où est renfermée la Sainte Ceinture sera mise , dans une armoire fermée à clef , laquelle le curé et le chanoine sacriste se feront passer alternativement pour l’avoir chacun dans leur mois.
Délibéré à Poitiers , le 19 août 1780 »
Cette transaction n’étant du goût de personne, l’affaire fut portée devant le Parlement de Paris, qui rendit en 1782, un arrêt en faveur du curé, auquel il accordait et, en cas d’absence et empêchement du chanoine sacriste, le droit de présenter la Sainte Ceinture et de recevoir des oblations.
Cette sentence était conforme au mémoire présenté par le sieur Roblain. Le curé du Puy était toujours resté en possession de la relique et de la châsse qui la renferme ; il n’avait jamais cessé, ou par lui même, ou par les prêtres chargés de le remplacer, d’exposer la Ceinture, de la présenter aux fidèles et de recevoir leurs offrandes ; ses prédécesseurs n’avaient jamais éprouvé, sur ce sujet, aucun trouble, aucune contradiction de la part de qui que ce soit.
Le curé du Puy était donc en possession d’un droit évident, qui n’avait jamais été contesté, et que le Parlement de Paris dut reconnaître.
Au milieu de ce mesquin différend soulevé par l’intérêt personnel, surgit une autre affaire qui porta une atteinte grave à la fondation du chapitre du Puy Notre Dame.
Louis XI, par lettres patentes de 1481, avait fondé au Puy, un collège ou chapitre composé de treize chanoines prébendés dont il se réservait la nomination pour lui et ses successeurs, et de treize vicaires ou semi-prébendés dont il laissait la nomination aux chanoines.
Après la création et composition de ce chapitre, le roi l’avait doté de biens assez considérables ; mais plus tard, différentes circonstances en enlevèrent la majeure partie, en sorte qu’il ne restait aux chanoines que très peu de revenus. Les biens des vicaires ne suffisant plus à leur subsistance, ceux-ci se virent forcer d’abandonner leurs places et de chercher d’autres revenus en desservant des paroisses étrangères.
Les chanoines, obligés de joindre à leurs fonctions celles des vicaires absents, s’emparèrent de leur petite portion de revenus.
Et malgré cela, le bénéfice des chanoines est si modique, qu’il leur resterait à peine de quoi subsister si les vicaires revenaient occuper leurs places.
Dans ces circonstances les vicaires furent conseillés de recourir à l’autorité du roi pour ordonner la suppression des treize vicairies, ainsi que la réunion de leurs revenus à leurs prébendes.
Au mois de mars 1775, Louis XVI fit droit à leur requête ; il supprima toutes les places de vicaires ou semi-prébendes existantes dans le chapitre du Puy, ensemble leurs droits et prérogatives, pour être le revenu d'icelles réuni à perpétuité aux prébendes des chanoines du chapitre, lesquels seront tenus d’acquitter les charges affectées auxdites semi-prébendes et d’en remplir les fonctions.
Ainsi disparu plus de la moitié du chapitre royal du Puy Notre Dame que Louis XI avait institué ainsi qu’il est dit dans l’acte de fondation, pour rendre le service divin plus solennel...et nous acquitter envers notre créateur et la benoite Dame, sa mère des grands biens à nous faits...Le reste du chapitre ne devait pas tarder à disparaître à son tour, emporté par le vent de la Révolution.
Pendant que le Puy suivait ainsi sa mauvaise destinée, que devenait son église ?
A l’intérieur comme à l’extérieur, elle subit à diverses époques des restaurations qui ne furent pas toujours heureuses.
Nous voyons encore aujourd’hui la date 1735 marquée en ardoise sur un des contreforts, et celle de 1765 au haut de la façade ; à cette dernière date , on a travaillé à la partie supérieure de cette façade comme il paraît aux six arcatures du centre, qui sont différentes des autres.
Pour ce qui est de l’intérieur, le XVIII ème siècle vit les blanchisseurs d’église faire disparaître les intéressantes peintures laissées par les siècles précédents.
Le 2 septembre 1781, le chapitre passait marché avec Bernard Boret, blanchisseur de monuments, pour faire blanchir tout le dedans de l’église, les deux sacristies et la chapelle Sainte Anne, gratter les piliers de ladite église, qui en ont besoin, garnir de mastic, plâtre et ciment les trous, cavités desdits piliers, et murs et voûtes, et généralement tout ce qui peut être susceptibles des dites réparations ; et conserver aux deux côtés du grand autel quatre écussons et deux autres en face des deux ailes, et leur donner la couleur bleue ; et ce moyennant la somme de sept cents livres pour le blanchissage et faire donner à tous les cordons de la voûte une couleur de paille.
On lui accorda ensuite soixante douze livres pour faire aux colonnes et à ces cordons peints en jaune des filets blancs imitant les joints de pierre . Heureusement, cet affreux badigeon, dont on voit encore quelques restes dans les endroits qui n’ont pas été grattés, fut enlevé en 1852, lors de la restauration de l’église ; mais on ne réussit pas à faire revivre les anciennes peintures.
On n’a pas seulement à reprocher à la fin du XVIII ème siècle son genre de restauration qui était plutôt d’un style rococo ; on avait encore la manie de la nouveauté qui poussait à faire disparaître tout vestige, tout souvenir du passé.
C’est ainsi que nous avons à déplorer la disparition complète du château, du jeu de paume, des tours et de la plus grande partie des murs d’enceinte de la ville du Puy Notre Dame
Le château avait été construit par Guillaume d’Aquitaine au Xième siècle et sa femme Eleonore aimait à y habiter. Il n’en reste plus aucune trace ; on croit qu’il était situé au nord de l’église, vers l’emplacement appelé aujourd’hui Champ de Mars. Il était flanqué de tours et contigu à une muraille qui protégeait l’enceinte de la ville.
Jusqu’au milieu du XIX ème siècle les vieillards se rappelaient avoir vu la porte de ville et les deux tours qui défendaient l’entrée de la route de Montreuil.
De cette porte on peut encore suivre la muraille d’enceinte presque jusqu’à la route de Thouars qui était fermée par la barrière Saint Denis et gardée par une tour.
Contournant le petit cimetière, elle allait en ligne droite rejoindre la chemin de la Raye, à la Croix Bodet en laissant sur la gauche les faubourgs de la Jaltrie, de la Picardie et Saint Julien. De Croix Bodet où il y avait une tour, la muraille longeait le faubourg Saint Jacques, celui de la Paleine et l’hôpital de la Providence, et remontait ensuite vers le château, en suivant une partie de la rue qui conduit de l’hôpital au champ de Mars, et appelée encore aujourd’hui rue des Picards.
Les pierres de la tour de prison sur le champ de Mars, de la tour du chemin de Montreuil et de la Croix Bodet furent vendues en 1784.
On vendit en même temps les matériaux d’un ancien jeu de paume, situé au champ de Mars.
Le tout vendu à vil prix, rapporta à peine 250 livres.
Ce fut sans émotion qu’on démolit ces restes vénérés du moyen âge ; en voyant crouler ces monuments de l’ancien régime, les naïfs pouvaient croire qu’une ère nouvelle de prospérité allait s’ouvrir pour la Puy, et qu’on ne tarderait pas à voir s’élever des œuvres grandioses qui seraient un signe manifeste de progrès et de civilisation : c’étaient les mots qui volaient de bouche en bouche.
En réalité les esprits étaient gagnés par les idées nouvelles de haine à la royauté et à la religion ; les temps étaient changés; la Révolution n’avait plus qu’à se présenter avec son hideux cortège de destruction et de ruine.
L.Tusseau
Curé du Puy Notre Dame
DIMANCHE 5 JANVIER 2025
LE PUY NOTRE DAME
Le saviez vous
Sur une radio nationale, j'ai entendu un chroniqueur politique parler du terme " Basilique" d'une façon entièrement farfelue
Manifestement il ne connaissait pas l'explication
J'ai donc approfondi les noms des monuments religieux car dans notre ancien canton de Montreuil Bellay chaque commune à son église mais deux , Montreuil Bellay et Le Puy Notre Dame, ont une collégiale
Quelle est donc la différence
Les églises sont des édifices qui permettent le rassemblement des fidèles
En France toutes les communes ont leur église
La collégiale est également une église qui possède en plus un chapitre de chanoines composé d'un nombre fixe de clercs séculiers qui ont tous un siège dans l'église pour assister aux cérémonies
Le titre de chanoine est un titre honorifique qui peut être attribué à un laic
La basilique est une église qui jouit d'un titre honorifique donné par le pape
C'est souvent un lieu de pélerinage
La cathédrale est l'église où se trouve l'évêque
Il n'y en a donc une seule dans chaque département ou diocèse
SAMEDI 4 JANVIER 2025
LE PUY NOTRE DAME
Une histoire d'altitude
Lundi dernier le Courrier de l'Ouest semble avoir réglé son compte à la commune au niveau de son altitude
Il paraitraît que notre hauteur ne soit pas la plus élevée de la Région
Voici le texte du journal signé d'un journaliste, lui même ponot depuis quelques années:
Notre Maire, Madame Isabellon, lui répond également avec humour
Mais rassurez vous nous ne sortirons pas la hache de guerre.
Nos scalps continueront à faire les beaux jours de notre coiffeuse
Article du Courrier de l'Ouest
Tout d'une grande
C'est une caractéristique fièrement affichée sur la page d'accueil du site internet de la commune du Puy Notre Dame, et reprise sans vérification par d'autres pages comme celles dédiées aux vins de Loire.
La cité ponote serait, à en croire ces informations, le point culminant du Saumurois avec une altitude maximale de 103m.
C'est aussi ce qu'on peut entendre lors des visites commentées du village proposées à la belle saison.
Disons que c'est aller un peu vite en besogne.
Certes Le Puy Notre Dame et sa majestueuse collégiale se distingue de loin dans le paysage de par sa topographie : juchée sur la colline de tuffeau, l'église en impose.
Mais l'élégance ne fait pas la grandeur.
Vérification faite, le point le plus haut du Puy Notre Dame atteint 106 mètres d'altitude et non 103 mètres au dessus du niveau de la mer.
Mais surtout bien d'autres endroits dans le Saumurois dépassent ce soi-disant point culminant. Pour ne citer qu'elles, rien qu'au sud de la Loire , Doué en Anjou, Cizay la Madeleine, Fontevraud l'Abbaye et Epieds surpassent de quelques mètres la commune ponote
Parmi les 45 communes de l'Agglo, c'est Vernoil le Fourrier qui s'envole avec une altitude maxi de 120m
Yvan Georget
Réponse d'Isabelle Isabellon, maire du Puy Notre Dame
Le Puy-Notre-Dame « Haut lieu de Saumurois » a semble-t-il été détrôné.
La technologie utilisée pour effectuer cette mesure, sans doute indiscutable, a rendu son verdict.
Oui mais...
Car il y a un mais...
Cela dépend où se situe l’esprit ponot...
Car l’esprit ponot, lui, est en haut lieu.
Cela a commencé il y a longtemps, très longtemps...
Il était une fois un Duc d’Aquitaine prénommé Guillaume, qui partit en croisade, s’y convertit, et ramena, dit-on, la ceinture de la Vierge Marie que lui aurait offert le patriarche de Jérusalem.
Puis une Duchesse d’Aquitaine, prénommée Aliénor, bâtit une église digne d’abriter une Sainte relique.
Dès lors, de toutes directions, au détour des courbes paysagères, apparaît l’édifice au trois clochers dont deux sans cloches, haut lieu de spiritualité dominant la campagne environnante.
Louis XI y fondera un Chapitre de treize Chanoines et elle deviendra Collégiale.
Les voutes résisteront quant à elles à l’incendie de la charpente au XVI ème siècle, conséquence des guerres chrétiennes.
Un abbé, nommé Gallais, survivant à la Révolution, rachètera l’édifice en bien piteux état.
Joly Leterme, architecte, initiera sa restauration et Prosper Mérimée, aidé de Ponots prestigieux et passionnés, en financera les travaux.
Les Ponotes et les Ponots soutiendront discrètement mais avec détermination leur Collégiale dont le clocher domine le Saumurois.
Car là est l’esprit ponot: du haut de notre clocher, nous partageons notre vin, notre joie d’être une communauté où tant d’histoires sont à raconter, tant d’événements sont à partager, tant d’accueils sont à venir !
Alors oui, le Puy Notre Dame est bel et bien un « Haut lieu » du Saumurois !
L’esprit ponot rayonne dans nos coeurs, et du très haut du clocher, de notre Mont Saint Michel angevin qui domine la campagne, nous vous souhaitons à tous, une belle année 2025 !
Isabelle Isabellon
Notice de Dominique Monnier
Bien entendu on peut toujours discuter sur l'altitude, en plus ou en moins
Pourquoi voulez vous que nous contestions celle des autres communes, comme vous nous l'indiquez, plus haute ou plus basse que la petite cité ponote
La preuve, vous avez cherché des références et au lieu des 103 mètres revendiqués, vous avez trouvé une référence à 106m
Allons jusqu'au bout sur wiki Anjou, j'ai trouvé une autre référence, je cite :
"Espace et territoire"
"Le Puy-Notre-Dame s'étend sur 40,66 km2 (4 066 hectares), aux confins de l'Anjou et du Poitou, et son altitude varie de 122 à 184 mètres (15)"
(15) IGN, Répertoire géographique des communes (RGC), données 2014 (altitude, superficie)"
Malgré ces références, restons à nos 103 m mais cela ne nous empêchera pas de continuer à être un "Haut lieu du Saumurois" comme d'autres sans doute
Par contre personne ne pourra nous retirer notre collégiale et l'histoire royale et républicaine qui l'accompagne
Elle est toujours sur sa butte et c'est la seule qu'on voit de tous côtés à de nombreux kilomètres à la ronde
Pour en terminer c'est avec beaucoup de plaisir que nous accueillerons les habitants de Doué en Anjou, Cizay la Madeleine, Fontevraud l'Abbaye et Epieds
Nous les ferons monter sur les Preaux de la collégiale à une vingtaine de mètres supplémentaires à l'altitude normale d'où ils pourront admirer ,pour certains au loin et par temps clair, l'église de leur village
Dominique Monnier
Association du patrimoine
Autel
Si la Collégiale est du 12/13ème siècle,savez vous que le petit autel qui est situé sur la droite, avant de rentrer dans la sacristie, est beaucoup plus jeune et a été inauguré en 1905
On peut en effet découvrir une plaque sur le côté gauche de l'autel illustré par la photo qui suit et qui atteste cette réalisation due à une dame Volerit
La plaque inaugurale de l'autel
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